L’expression est consacrée : un correcteur est modeste.

C’est un adjectif qui lui est souvent accolé : commisération
ou vague mépris pour une tâche peu connue et pas toujours
bien admise ?

Peu importe, car un bon correcteur, qui est souvent une bonne
correctrice, se doit d’être modeste. Accomplir sa mission en silence
sans chercher la reconnaissance.

Il ne fait que son métier en rendant lisible voire agréable ce qui
lui passe devant les yeux.

Mais à force d’être modeste, le correcteur se fait oublier. Le résultat
est parfois drôle, mais ce n’est finalement pas bon, ni pour lui,
ni pour les lecteurs, ni pour ceux qui écrivent.

Alors il faut parfois sortir de l’ombre, après coup, en demandant :
« Et si un modeste correcteur avait lu cela ? »

Cela se serait passé différemment, car par ses interrogations,
ses doutes, le correcteur aurait stimulé le collectif qui œuvre
autour de toute publication.